Insomniaque [ Pv Hérin]

C'était de mieux en mieux.
Ironie quand tu nous tiens...
Évachis sur un fauteuil de sa salle commune, Gabriel tentait en vain de trouver le sommeil. Il se retourna plusieurs fois, se leva pour se fatiguer, lu même un bouquin, rien n'y fît. Le marchand de sable se moquait résolument de lui, alors qu'il tentait de clore ces yeux pour partir dans un monde où les rêves et la réalité ne feront plus qu'un.Peine perdue, il restait obstinément éveillé. Misère! Quand trouverait-il enfin le repos tant mérité? Vers 4h du matin? Très réjouissant, cette horaire de malheur! Son cerveau avait-il donc oublier de l'alimenter en énergie ? Que faire...
Se levant, le jeune homme alla se poster devant le feu dans la cheminé, qui ronronnait doucement sans se soucier de cet insomniaque. Prenant un livre posé proche de lui, il se mit à tourner distraitement les pages, regardant les images et lisant les encadrés. Ce n'était pas très passionnant, mais au moins, ça l'occupait. C'était sa lecture de nuit, si on peut parler ainsi.

4h du mat. Gabriel n'arrêtait pas de bouger, changeant sans cesse de position sur ce moelleux cousin. Rien à faire. Le sommeil ne voulait rien savoir de lui. Et bien tant pis! Il ferait sans! Sans faire de bruit pour éviter de réveiller ces camarades, le serdaigle monta dans le dortoir et fouilla dans sa valise pour en retirer un jogging et un T-shirt, qui révélait sa musculature et faisait ressortir son visage d'ange. Il épingla ensuite le badge de sa maison et sortit de sa salle commune, se promenant dans les couloirs avec le plus grand silence. Oh, il ne craignait pas les professeurs! Une rencontre avec un enseignant pourrait se révéler intéressantes, puisqu'il occuperait ainsi les heures avant le levé du jour. Mais même encore là, le destin lui refusa se plaisir et il se retrouva bien vite devant la porte du hall sans avoir croiser âme qui vive, outre les tableaux qui avaient vite fait de murmurer sur son passage.
À l'extérieur, il eu un léger frisson. Le vent n'hésitait pas à souffler de toutes ces forces, les bourrasques secouants les pauvres conifères qui agitaient leurs branches à l'orée de la forêt interdite. Quant à la pelouse, elle était recouverte d'une épaisse couche de neige, d'une blancheur à la fois immaculée et magique. En souriant, son organisme essayant tant bien que mal de s'adapter à ce froid, il commença à courir dans le parc, insensible à cet pancrace que semblait livrer mère nature. C'était sans doute audacieux de sa part d'être sorti à cette heure et ainsi peu vêtu, mais il ne s'en souciait guère. Et puis, s'il attrapait le rhume, il pourrait dormir, nah? Ça aurait été déjà ça de gagner... Dans le mois de février, il avait prévu de se rendre à l'hôpital St-Mangouste pour recevoir des traitements. L'insomnie, ce n'était guère agréable à la longue...

8h. De mieux en mieux...Au moins, le soleil venait de montrer ces rayons, éclairant le lac d'une fine lueur argenté et lui donnant l'apparence d'un miroir. Gab n'avait pas réussi à s'endormir...Et il était de très mauvaise humeur. Il courrait encore lorsqu'Il ressentit une vive douleur dans sa poitrine, signe que ces compétences physiques venaient d'être poussés à leur maximum. Il s'arrêta, donnant la victoire à sa chair qui ne réussissait plus à le faire tenir sur ces jambes et il s'affala dans la neige. Bon, là, à coup sûr, il allait chopper un rhume. Tant pis. Que pouvait-il y faire, si l'insomnie le privait de sommeil et que le seul endroit qu'il ait pu trouver pour se reposer soit un misérable banc de cristal glacé? Ça ne semblait malheureusement pas convenir à tout le monde, car rapidement, on le tira de là en le réprimandant. Non, il n'était pas fou. Simplement à bout.

L'esprit dans les vapes, il se dirigea à sa salle commune, saluant certaines personnes sur son passage. . Son corp étant secoué d’innombrable tremblement, il dût se contraindre à enfiler un pull et un jean. Quelle idée étrange aussi, de sortir habillé en short en plein hiver. Mais bon, on pouvait mettre ça sur le dos de la fatigue, nah? Il s'observa ensuite dans le miroir, notant immédiatement ces traits tirés et les cernes sous ces yeux. Fantastique. Il ne manquait plus que cela. .. Il enfila ensuite une paire de basket, et ressortit dans les couloirs, se dirigeant vers la salle sur demande. Il était encore tôt, il le savait, mais Gab avait besoin de tranquillité.

Il passa 3 fois devant l'endroit indiqué, en souhaitant un endroit tranquille. En entrant, il écarquilla des yeux étonnés... Des banderoles aux couleurs éclatantes descendaient tranquillement des murs, se terminant par une arche safran en plein centre décoré de motifs derrière. Des futons, divans et poufs s'alignaient côte à côte, côtoyant les tables à biscuits,café et thé. Il y avait également des livres et dans un coin, un tas de petits cousins sur lesquels on pouvait s'asseoir,un foyer, ainsi que des jeux sorciers. Ebahis, le serpy se dirigea presque instantanément vers le futon où il s'y allongea. Ayant toujours froid, il alluma le feu et se fît apparaître une petite couverture. Or, alors qu'il sentait ces paupières se fermer enfin, il s'endormit.

L’hiver était là. Chaque soir en allant se coucher, la jeune fille tremblait dans ses draps glacés en s’endormant, et le matin en se levant, lorsqu’elle quittait son lit qui s’était réchauffé durant la nuit. Et puis, chaque jour, la glace sur le lac s’épaississait, et parfois, au petit matin, une petite couche de neige recouvrait l’herbe du parc. Depuis un mois déjà, tous les élèves de Poudlard avaient dû dire adieu a leurs petite tenues d’été, short, débardeur, tong et autre tenue estival pour préféré les cols roulés, écharpes et bonnet. Sans oublier cette bonne paire de gants... Ce soir là, Hérin n’arrivait pas à s’endormir... Si elle avait su qu’elle n’était pas la seule, elle serait sûrement descendue dans la salle commune. Se tournant et se retournant dans ses draps, la jeune fille cherchait une position plus confortable pour essayer de trouver le sommeille... Finalement, vers trois heures, elle s’endormit. Comme quoi elle n’avait pas veillé si longtemps. Durant son sommeille, Hérin rêva. Elle fit des rêves stupides certes, mais chaque fois qu’elle rêvait, la jeune fille se réveillait toujours de bonne humeur. Quand les premiers rayons du soleil pointèrent à travers les rideaux du dortoir, la jolie jeune fille ouvrit les yeux. Il devait bien être huit heures... Avec un soupir, elle se leva. Ca ne servait à rien d’essayer de se rendormir. Sortant de son lit, Hérin fila directement dans la salle de bain, ses vêtements sous le bras. Après les avoirs posés sur le lavabo, la jeune fille fila immédiatement sous la douche délicieusement chaude. Une demi-heure plus tard la jeune fille coupa l’eau. Les cheveux dégoulinant, une serviette blanche enroulée autour du corps, la jeune fille essuya la buée qui s’était déposé sur le miroir et inspecta son reflet. Aucun bouton, ni aucune trace de cernes... Sa peau était juste extrêmement blanche. Hérin soupira et s’habilla. Un jean et un t-shirt noir avec quelques motifs (le même que sur mon avatar). Oui, les manches courtes n’étaient pas une excellente idée mais non seulement elle métrait un gros pull mais elle ne comptait pas sortir dehors de toute façon. Venait ensuite le problème des cheveux. Cet épineux problème que se posait une majorité de fille chaque matin : Comment les coiffer ? La jeune Serpentarde essaya divers coiffures, des couettes, puis des nattes, une queue de cheval, un chignon ... Finalement, elle opta pour des couettes basses. Pour finir, elle se brossa les dents, accrocha un bracelet en argent en forme de serpent avec un œil en émeraude autour de son poignée et sortit de la salle de bain. Tout le monde dormait encore, c’était bien sa veine. La jeune fille choisis de se balader dans le château. C’était toujours mieux que de « glander » devant le feu de la salle commune. Remontant l’escalier qui menait au hall, Hérin refusa tout de suite l’idée de mettre un pied dehors et préféra se rendre dans les étages supérieurs. Il n’était plus si tôt et il n’y avait donc aucun risque de se faire retirer des points ou d’obtenir tout autre punition de la part d’un professeur ou autre membre du personnel. La jeune Serpentarde arriva soudain au septième étage. Etage qu’elle traversa d’une seule traite pour revenir soudain sur ses pas. Il y avait quelqu’un dans la salle sur demande. Ne résistant pas à la curiosité, elle entrouvrit la porte et découvrit une salle très plaisante. Un feu crépitait paisiblement devant une armada de poufs, fauteuils et coussins étalés sur le sol. Elle entra complètement dans la salle et referma la porte. Une bibliothèque bien garnis trônait contre un mur... Mais la jeune fille ne s’en soucia gère. Elle cherchait la personne qui avait réclamé cette salle. Hérin la trouva endormie sur un futon. Avec un petit sourire, elle ne fit donc pas de bruit et alla chercher un livre dans la bibliothèque. Cette salle était extrêmement calme, autant en profiter...

"Le petit d’abord "

Tapis dans l’obscurité, tel un fauve prêt à sauter sur sa proie, un homme recouvert d’une capuche noir guettait avec attention les réactions de la jeune femme en face de lui. Gracieuse, ces cheveux bouclés ondulant derrière son dos, l’adulte avait déjà été dans un meilleur état. Ces traits étaient tirés et deux énormes cernes s’étiraient sous ces yeux, striés par une épaisse marque rouge. Sur sa joue, une balafre d’à peu près 2 centimètres achevait le portrait négligeable de la mère de Gabriel Walf. Il ne faut pas se méprendre : Elle ne tentait pas de protéger son enfant, mais sa vie. Or, son existence était liée à celle de ce gamin. Car c’était la seule chose à lequel son mari tenait. Et si elle lui donnait… Disons simplement que deux êtres s’éteindraient le même soir. Et elle ne souhaitait pas une telle chose. C’était donc pour cette raison qu’elle tenait fermement un poupon dans ces bras, confortablement emmitouflé dans une tonne de couverture, et sa baguette dans sa main libre.

Assis dans un coin de la pièce, regardant avec attention celle qui avait été son épouse pendant trois longues années, l’homme s’amusait à balancer sa propre baguette dans les airs. Le veine qui palpitait dans le cou de la femme ne trompait pas : elle allait bientôt craquer. La pression était palpable et il savait déjà qu’elle avait peur. C’était visible dans ces yeux, terrifiés et pétrifiés. Elle savait ce qui l’attendait. Et il n’était pas prêt de la démentir. Il avait pourtant adoré, aimé et chérie cette personne effarouchée qui se tenait devant lui. Mais cette époque était révolue. Qu’il perde ainsi la raison aurait pu paraître scandalisant et on aurait sans doute parler d’un drame familial – encore un- si tout n’aurait pas été écrit à l’avance. En effet, en épousant un mangemort, la femme devait savoir à quoi s’attendre. Ils ne pouvaient se permettre d’avoir un bambin, c’était contre les indications. Mais l’idiote n’en avait fait qu’à sa tête…encore une fois. Pointant un doigt blafard en sa direction, il dit avec un sourire ironique :

" Ce petit jeu a assez duré, Lys. Domme-moi immédiatement l’enfant. ""Vient le chercher " murmura l’insolente d’un ton presque inaudible.
"Si tu insiste… "

L’homme qui jusque là n’avait pas bougé, se leva enfin. Se faisant, il fît tomber son capuchon dévoilant par la même occasion un visage d’ange. Et des yeux noirs. Noir comme la nuit. La dénommé Lys eu un imperceptible mouvement de recul, mais le temps que le mari s’en aperçoive, il était trop tard. Elle avait déjà transplané.
Le mangemort poussa un cri de colère, qui résonna dans la nuit sombre.

La peau humide et les mains moites, Gabriel se réveilla en sursaut. Ce cauchemar, il le faisait depuis maintenant 13 ans, lorsqu'il réussisait à trouver le sommeil tant convoité. Ce n’était pas une nouveauté, ni quelque chose de terrifiant. Dès qu’il avait atteint un âge raisonnable, le jeune homme avait demandé des explications à ces parents adoptifs. Ceux-ci lui avaient ensuite fait comprendre que ce qu’il voyait pendant son sommeil n’était pas le fruit de son imagination, mais plutôt l’ensemble des éléments entourant sa naissance. La nuit même, il était atterrit chez eux. Dans un mauvais roman, il en serait resté traumatisé. Mais ce n’était pas le cas. Depuis le début de son enfance, il connaissait la vérité et les faits. Et Gab avait appris à vivre avec ceux-ci. Après tout, pourquoi être malheureux lorsque le bonheur nous tend les bras?Un bruissement retentit proche de la bibliothèque et le jeune homme prit connaissance qu'il n'était plus seul dans la pièce. Méfiant, il se leva précipitemment et pointa sa baguette vers l'inconnu pour l'abaisser aussitôt. Ce n'était que Hérin. Il ne la connaissait pas personellement, mais de réputation ...Il la fixa quelque seconde d'un regard froid avant de dire:

-Il me semblait avoir fermé la porte...

Hérin lisait sans trop de conviction un compte Moldu qui racontait l’histoire d’une jeune fille d’un autre temps : Cendrillon de Charles Perrault.

" ...Cendrillon arriva chez elle bien essoufflée, sans carrosse, sans laquais, et avec ses méchants habits, rien ne lui étant resté de toute sa magnificence qu'une de ses petites pantoufles, la pareille de celle qu'elle avait laissée tomber. On demanda aux Gardes de la porte du Palais s'ils n'avaient point vu sortir une Princesse ; ils dirent qu'ils n'avaient vu sortir personne, qu'une jeune fille fort mal vêtue, et qui avait plus l'air d'une Paysanne que d'une Demoiselle. Quand ses deux soeurs revinrent du Bal, Cendrillon leur demanda si elles s'étaient encore bien diverties, et si la belle Dame y avait été ; elles lui dirent que oui, mais qu'elle s'était enfuie lorsque minuit avait sonné, et si promptement qu'elle avait laissé tomber une de ses petites pantoufles de verre, la plus jolie du monde ; que le Fils du Roi l'avait ramassée, et qu'il n'avait fait que la regarder pendant tout le reste du Bal, et qu'assurément il était fort amoureux de la belle personne à qui appartenait la petite pantoufle.

Elles dirent vrai, car peu de jours après, le Fils du Roi fit publier à son de trompe qu'il épouserait celle dont le pied serait bien juste à la pantoufle. On commença à l'essayer aux Princesses, ensuite aux Duchesses, et à toute la Cour, mais inutilement. On l'apporta chez les deux soeurs, qui firent tout leur possible pour faire entrer leur pied dans la pantoufle, mais elles ne purent en venir à bout. Cendrillon qui les regardait, et qui reconnut sa pantoufle, dit en riant : Que je voie si elle ne me serait pas bonne, ses soeurs se mirent à rire et à se moquer d'elle. Le Gentilhomme qui faisait l'essai de la pantoufle, ayant regardé attentivement Cendrillon, et la trouvant fort belle, dit que cela était juste, et qu'il avait ordre de l'essayer à toutes les filles. Il fit asseoir Cendrillon, et approchant la pantoufle de son petit pied, il vit qu'elle y entrait sans peine, et qu'elle y était juste comme de cire. L'étonnement des deux soeurs fut grand, mais plus grand encore quand Cendrillon tira de sa poche l'autre petite pantoufle qu'elle mit à son pied. Là-dessus arriva la Marraine, qui ayant donné un coup de sa baguette sur les habits de Cendrillon, les fit devenir encore plus magnifiques que tous les autres.

Alors ses deux soeurs la reconnurent pour la belle personne qu'elles avaient vue au Bal. Elles se jetèrent à ses pieds pour lui demander pardon de tous les mauvais traitements qu'elles lui avaient fait souffrir. Cendrillon les releva, et leur dit, en les embrassant, qu'elle leur pardonnait de bon coeur, et qu'elle les priait de l'aimer bien toujours. On la mena chez le jeune Prince, parée comme elle l'était : il la trouva encore plus belle que jamais, et peu de jours après, il l'épousa. Cendrillon qui était aussi bonne que belle, fit loger ses deux soeurs au Palais, et les maria dès le jour même à deux grands Seigneurs de la Cour."

Alors que la jeune fille allait entamer une autre histoire, une voix s’éleva derrière elle. Fermant le livre qu’elle posa à côté d’elle, Hérin sourit à son camarade de Serpentard.

- A croire qu’elle était mal fermée... Cette pièce est très confortable. Tu as eu de la chance de la trouver.

De la chance? Elle plaisantait ou quoi? Car si il en aurait vraiment eu, cette jeune fille ne serait pas rentrer dans la pièce, le réveillant de surcroît. Bon...ça c'était un mensonge, mais n'empêche! Il aurait voulu être seul et Bam! Il se ramassait avec une camarade serpy dans la pièce, qui lisait un livre bien tranquillement. Du coin de l'oeil, il scruta le titre : Cendrillon. Et bien...elle avait de l'imagination, la gamine! D'accord, ils avaient peut-être le même âge, mais pour le moment Gab s'en foutait pas mal. Il ne pensait qu'à une chose : sa tranquillité gâché. Il aurait pu partir, mais ça ne l'aurait amené à rien. La salle commune était toujours bondé et il devait sans cesse venir en aide au plus jeune. En temps normal, cela l'amusait, mais avec ce manque de sommeil et cet envie de hurler après tout ce qui est doté de jambe, il risquait plûtot de leur donner un coup de pied au derrière. Donc la mieux était de rester en attendant que son humeur se calme...

Reprenant place sur le divan, il se contenta de fixer la jeune fille d'un air sombre. Il n'aimait pas les serpentards. Bon, d'accord, il en était lui-même mais n'empêche qu'il n'approuvait pas le comportement de ces semblables. Comme-ci ils se croyaient tout permis. Et cette Hérin venait justement de lui prouver ce qu'il craignait...Non mais, quelle idée de rentrer dans la salle sur demande alors qu'il y avait déjà quelqu'un? L'intimité, elle connaissait peut-être? Au bout de quelques secondes, il dit:

-J'imagine que te demander de partir ne servirait à rien?

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