20h en salle de retenue [PV Herin]

Adrien entra dans la salle de retenue vers 19h30, au cas où la jeune fille arrivait en avance. Depuis 19 ans qu'il était professeur, il avait probablement vu plus d'élèves ici que dans sa salle de classe. Chose dont il tirait une certaine fierté, il devait l'admettre. Il jeta un oeil à sa montre moldue et constata qu'il lui restait du temps à tuer. Il sortit un livre et ses lunettes, et commença sa lecture installé derrière le bureau. Si la jeune fille arrivait ne serait ce qu'avec une minute de retard, il se ferait une joie de repousser son heure de colle jusqu'à 22h. Peu importe qu'elle sorte de l'heure de retenue à l'heure où commençait le couvre feu. Cela lui donnerait l'occasion d'enlever des points à sa maison.
Sadique? Pas le moins du monde, mais il avait une réputation à tenir, et s'employait à la maintenir intacte. Chose qu'il reussissait à merveille: quand il croisait ses anciens élèves, ils semblaient toujours mal à l'aise et térrifiés. Même ceux qu'il avait eu 19 ans plus tôt. Rares étaient les élèves au cours de sa longue carrière qu'Adrian avait apprécié. Et cette Hérin Malefoy n'allait surement pas en faire partit.

Hérin frappa à la porte de la salle de retenue. A sa montre, il était exactement 19 heures 59, le temps qu’elle ouvre la porte il serait 2O heures... Voila, exactement à l’heure... Si jamais ce professeur osait prolonger l’heure de colle, au risque d’en avoir une autre, elle partirait à l’heure prévue. S’asseyant à un bureau, elle sortit ses affaires avant de regarder son professeur et de lui lâcher un bref bonsoir. Des heures de colles, elle en avait eu des tonnes, mais celles de Coldwind étaient réputées pour être éprouvante... Il faillait s’attendre au pire...

- Que dois-je faire ?

Adrian ne répondit pas tout de suite à la question de la jeune fille. Il acheva d'abord la page qu'il lisait, et posa enfin son regard sur la jeune fille. Assise sur une petite table d'élève en face de lui, elle semblait bien moins à l'aise que ce matin dans sa salle de cours, quand elle tentait en vain de faire de l'esprit.
Il ferma son livre et posa ses lunettes sur un coin de son bureau, avant de joindre ses mains et poser son menton dessus. Il patienta là encore, histoire de la faire mariner. Il savait très bien ce qu'il allait lui demander, mais voulait prendre son temps. La torture psychologique était son passe temps favori.

-Vous me ferais une dissertation d'une longueur honorable sur les meilleurs méthodes de se taire, et de garder le silence. Cela j'en suis sûr, vous sera pleinement profitable, vous qui jacassez sans cesse.

Hérin poussa un énorme soupire et se mit au travaille. Ce professeur était vraiment singulier... Qu’allait-il faire d’une telle punition ? S’amusait-il à les collectionner ? La jeune fille était sûre que ce prof plus qu’étrange devait se vanter auprès de ses collègues... Une demi-heure passa tendit qu’Hérin divaguait, et que les lignes sur sa feuille n’augmentez pas. Soudain elle réalisa qu’elle n’avait pratiquement rien fait et se mit à écrire plus énergiquement. Coldwin, lui, lisait tranquillement son livre. La jeune Serpentarde soupira une nouvelle fois en trempant sa plume dans l’encre.

Le professeur, au bout du millième soupir,
releva la tête de son livre, et regarda la jeune fille. Elle semblait
manquer cruellement d'inspiration, et n'avait presque rien rédigé. Cela
semblait pourtant si simple... Il est vrai que pendant ses vacances,
Adrian raffolait passer ses soirées à trouver de nouvelles idées pour
ses heures de retenues. Mais celle ci, il en avait eu l'idée le matin
même. Par Merlin, voici ce qu'il appelait un métier de rêve.
-C'est
bien ce que je pensais. Vous pavanez devant vos camarades pour montrer
votre excellence, mais vous ne vallez pas mieux qu'eux. Et il était si
simple de se moquer de Stela Londubat, la cible préférée des personnes
dans votre genre. Vous êtes ridicules. Posez cette plume puisque rien
ne sort de votre tête décérébrée.
Adrian
devait avoir un degré de conscience bien différent des autres. Il ne
réalisait jamais quand il parlait de façon cruelle, et les excuses,
c'était bon pour les autres.

Hérin avait apprit avec le temps a ne pas faire attention aux remarques du bon Coldwin. La jeune fille posa sa plume et s’étira. Posant ensuite les coudes sur la table et la tête sur ses mains, elle regarda son professeur.

- Que savez-vous des gens comme moi Monsieur Coldwin ?

Pour une fois, ce n’était pas de la provocation, c’était juste une simple question. Hérin voulait savoir ce que ce professeur pensait des gens qu’il qualifiait « comme elle ». Personnellement, la jeune Malefoy estimait que se professeur abusait un peu trop de son statut en se permettant certaines remarques qui seraient parfois judicieux d’éviter. Mais peut-être que ce vieux ronchon était réellement comme ça ? La vert et argent sourit.

Il aurait pensé que la jeune fille aurait demandé à partir, mais il semblait au contraire qu'elle prenait ses aises, au point de vouloir commencer un semblant de discussion avec lui. Pourquoi pas.

-Vous pensez valoir mieux que les autres, parce qu'on vous a bercé d'illusions toute votre vie. Le monde n'est pas entièrement à votre service. Les gens comme vous, Miss Malefoy, sont froids et cruels, ils ne respectent que ceux qui leur sont utiles. Vous saviez que Miss Londubat ne rétorquerez rien. Vous n'avez pas prit le moindre risque en vous en prenant à elle. Vous êtes lâche. Voila ce que je peux dire sur les gens comme vous.

Hérin eut un petit rire. Il y avait du vrai dans ce que disais Coldwin mais il y avait certain point qui ne convenait pas totalement a la jeune fille.

- Bercée d’illusion certes mais elle on quelque peu changé en dix-neuf ans. Sachez aussi que je ne m’amuse pas à chercher la bagarre. Je respecte celui qui me respecte. Et enfin, je l’en suis prise à Miss Londubat comme j’aurais pu m’en prendre à quelqu’un d’autre. Puis-je partit maintenant ?

La jeune fille avait déjà rangé sa plume et son encrier. Il ne restait sur sa table que le parchemin qui enfin de compte, n’était pas si vide que ça... L’écriture fine et droite de la Serpentarde couvrait réellement plus de la moitié du parchemin. Mais cette punition n’était finalement d’aucune utilité...

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